Nintendo sort de ses cartons un nouveau remaster et pas n'importe lequel. Big N fait en effet revivre Metroid Prime, l'un de ses jeux les plus cultes. Masterclass ou jeu opportuniste ? On a la réponse.
Mars 2003, un peu plus d’un an après la sortie de la Nintendo Gamecube, Big N et Retro Studios nous sortent un jeu qui va graver son nom dans l’histoire du jeu vidéo : Metroid Prime. Un titre qui marquera toute une génération de joueurs et redéfinira carrément l’avenir de la franchise pour un bon bout de temps. Aujourd'hui, près de 20 ans plus tard, et après un excellent Metroid Dread, Nintendo revient à la charge et nous sort un remaster de son jeu culte, sans même nous prévenir. Est-ce qu’on va se plaindre ? Certainement pas ! On ne pouvait même pas espérer mieux en attendant Metroid Prime 4.
Le retour d’un jeu cultissime
Metroid Prime Remastered déboule donc sur Nintendo Switch en ce début d’année 2023 et compte bien faire plaisir aux fans. Mais il espère également faire découvrir l’un des jeux les plus marquants de ces vingt dernières années à ceux qui l'auraient raté. Est-ce que ce ne serait pas aussi un moyen comme un autre de nous préparer à la suite ? Doit-on s’attendre à l’arrivée de Metroid Prime 4 prochainement ? Bonne question, en tout cas, vu la qualité de ce « simple » remaster, on a vraiment envie d’y croire.
Parce que oui, on ne va pas tourner autour du pot, Metroid Prime Remastered est une franche réussite. Le jeu conserve absolument toutes ses qualités de l'époque et en profite pour se mettre au goût du jour. Le level design n’a pas perdu de sa superbe et nous offre toujours des environnements à la fois variés, labyrinthiques et passionnants à explorer. La licence Metroid ne fait pas partie de ceux qui ont littéralement inventé un genre pour rien - le metroidvania au cas où vous n'auriez pas fait le rapprochement. Le fait de devoir déverrouiller objets et compétences pour monter en puissance, et pouvoir explorer chaque recoin des entrailles de la planète où se déroule l’essentiel du jeu, a quelque chose d’addictif et gratifiant. Samus Aran, qui reste ici l'héroïne la plus badass de tout l’univers Nintendo, même si elle ne parle pas une seule fois, devra en effet trouver tout un arsenal d’améliorations pour sa combinaison afin de se frayer un chemin à travers les ruines, laboratoires, et autres tunnels pleins de lave. Des environnements tous plus hostiles les uns que les autres, qui demanderont pas mal de sens de l’orientation d’ailleurs.
On prend les mêmes et on recommence, mais en beaucoup mieux
Comme à l’époque, le jeu est divisé en pièces à explorer et aucune aide n’est mise à disposition, si ce n’est la carte et ses marqueurs. Pas d’icône de quête, de boussole ou quoi que ce soit d’autre. On y va avec notre blaster au bras et notre couteau comme on dit. Ça va très certainement refroidir les joueurs qui ne jurent que par les standards actuels et les productions Ubisoft, mais c’est un parti pris. Metroid Prime Remastered, comme le jeu original, ne nous guide jamais, il nous donne quelques informations ici et là et c’est au joueur de se débrouiller la plupart du temps. On ne va pas se plaindre, ça fait aussi partie de l’aventure. Toutefois, des aides optionnelles pour les néophytes n'auraient tué personne. Bon, nous sommes mauvaise langue tout de même, il en existe bien une qui permet d’afficher automatiquement un indice sur la carte au bout d’un certain temps si le jeu détecte que Samus tourne en rond pendant des plombes. Mais c’est tout. Même chose pour l’accessibilité, mis à part modifier l’ATH immersif - comme il est projeté dans la combinaison de Samus - qui affiche une tonne d'infos (santé, énergie, munition…), et quelques couleurs pour les menus, on a rien de plus à se mettre sous la dent.
Mais globalement, Metroid Prime est d’ores et déjà particulièrement accessible, dans le sens où il n'est pas bien difficile. Finalement, la seule difficulté sera de se repérer dans le labyrinthe de couloirs et de salles que l’on devra explorer durant plusieurs heures.
Le titre Nintendo ne dispose d’ailleurs que de deux modes de difficulté : facile ou normal.
Les combats, extrêmement dynamiques pour l’époque, sont assez faciles à dompter (même les boss) et paraissent même ici un poil plus mous qu'à l'époque. Ça manque peut-être d’un peu de peps. Si l’on peut jouer avec deux joysticks et viser librement, comme dans tous les FPS, il est également possible d’utiliser un verrouillage d’une simple pression de touche, ce qui nous permet de mitrailler les ennemis en se déplaçant sans avoir peur de rater notre cible. Par ailleurs, si les contrôles par défaut offrent une expérience proche des standards actuels, le jeu propose aussi trois autres modes supplémentaires. Un Classique similaire au gameplay de l’époque pour les nostalgiques, un mode Pointeur qui reprend la détection de mouvement comme sur Wii, et un mode Hybride qui tente un mélange des genres. Chacun trouvera donc midi à sa porte.
Notez au passage que le bestiaire, toujours aussi varié, n’a pas pris une ride malgré les années et reste toujours autant efficace, même s'il ne donnera pas spécialement beaucoup de fil à retordre.
Metroid Prime Remastered devrait mettre tout le monde d’accord
De toute façon, pour la faire courte, dites vous simplement que tout ce qui faisait le charme de Metroid Prime à l’époque est resté parfaitement intact. Et si le jeu se traîne quelques défauts dus à son âge, comme la sensation de lourdeur (et de raideur) dans les déplacements ou encore des environnements qui paraissent de nos jours un poil moins détaillés qu’à l’époque, tout est rapidement excusé par la remasterisation de haute volée.
C’est simple, le titre est graphiquement méconnaissable. Non seulement toutes les textures ont été retravaillées, mais aussi tous les modèles. Les décors ne sont plus aussi anguleux qu’à l’époque, les créatures sont bien plus détaillées et Samus brille de mille feux (quand on la voit évidemment). Les effets de lumière et de particules ont eux aussi bénéficié d’un soin tout particulier. Oui, Metroid Prime Remastered est très solide visuellement et se permet même de nous surprendre à plusieurs reprises avec des petits panoramas ultra stylés - rien que le début est superbe - ou des effets pyrotechniques qui envoient du bois. Cerise sur le gâteau, l'aliasing se voit à peine en version dock, et est invisible en mode portable. De plus, le jeu reste parfaitement fluide en toutes circonstances, qu’on soit en nomade ou non. C’est un vrai régal de bout en bout. Maintenant ce qu’on veut, c’est un Metroid Prime 4.